Meio, le Grand Maître, a jeté son dévolu sur la Terre.
Installé sur la Troisième Lune, il a lancé une attaque massive sur les cinq continents et a exterminé 80% des êtres vivants.
Mais sur Moralos, une petite île des Mers du Sud où s’entraînent les Striders, les derniers défenseurs de la justice, Hiryu, l’homme le plus jeune à avoir jamais atteint le rang le plus élevé, s’est vu confié la tâche de balayer les armées de Meio et de réduire ses plans à néant.
Dans Strider, vous incarnez Meio, une charogne purulente et vous allez devoir exterminer l’humanité et cette raclure de Strider Hiryu au passage…
« La bonne blague ! »
Mais euh, je préfère mon scénario, je veux exterminer l’humanité, moi.
« Charogne… »
Bon, OK, dans Strider, vous incarnez donc Hiryu, le dernier espoir de l’humanité.
Armé de votre sabre laser légendaire, vous allez devoir traverser cinq niveaux des plus dangereux pour accomplir votre mission.
Évidemment, la tâche ne sera pas facile, car votre route sera semée d’embûches : pièges mortels et ennemis sur-entraînés, bref, les inévitables « boum j’t’attrappe ! » accompagnés de la pire racaille de l’univers. Classique quoi !
Comme vous n’êtes pas un âne, avant de partir à l’aventure, vous avez bien pensez à prendre votre sabre laser, histoire de découper les gigots de ceux qui oseraient se dresser sur votre route.
En chemin, vous pourrez récolter quelques options contenues dans des boîtes métalliques, comme le robot tueur qui gravitera autour de vous, tout en tirant sur l’ennemi, la lame longue qui, comme son nom l’indique, augmentera substantiellement la portée de votre sabre laser, ou encore l’énergie qui vous donnera un point de vie supplémentaire.
Bien entraîné, vous pouvez virevolter dans les airs, faire des glissades, le tout en dégainant votre arme mortelle. Vous pouvez également vous accrocher un peu n’importe où : murs et plafonds seront de multiples routes qui vous conduiront à la victoire.
Je ne me lasse pas de le rabâcher, attendez-vous à rencontrer des ennemis un peu plus gros et un peu plus coriaces à abattre, bref des gus que dans ce genre de jeu on a l’habitude d’appeler boss.
Vous attendant au détour d’une ruelle sombre ou gardant implacablement la fin d’un niveau, certains devraient logiquement vous donner du fil à retordre.
Développé par Tiertex et édité par US Gold, Strider sort en 1989 sur Amiga.
Tiertex… US Gold… Dois-je réellement continuer ?
Oh que oui, je vais me faire un peu plaisir là, alors accrochez-vous à ce que vous pouvez, ça va chier !!!!!!
Graphiquement, Strider tire magnifiquement partie des capacités de la… Master System de Sega…
Non, j’déconne, c’est plutôt fidèle à l’esprit de la version Arcade. Attention, l’esprit seulement, parce que si les couleurs sont bien choisies, de nombreux éléments tels que le fond sont passés à la trappe.
Quant à la fenêtre de jeu, elle est tout bonnement risible : 256×128, ça doit constituer un record en matière de résolution microscopique.
Strider : où comment jouer dans un dé à coudre… bravo Tiertex.
D’un point de vue sonore, le jeu tient quand même la route avec une mélodie archi connue et des bruitages passe-partout. C’est LE point fort du jeu; c’est dire la qualité de l’ensemble.
Alors là, on passe dans l’innommable, on franchit le point de non retour. En effet parlons un peu de l’animation qui est directement liée au nombre de sprites à l’écran.
Normal me direz-vous. Oui, mais dans Strider, un sprite, c’est bien, mais deux, c’est déjà trop. Et là, l’animation flanche, alors vous vous traîner comme une merde dans l’espoir de parcourir trois mètres sans que le moteur du jeu ne lâche et, fou que vous êtes, vous essayez d’exécuter une cabriole… horreur, c’est encore pire qu’avant et vous mettez deux plombes à retomber sur vos pattes.
Quand vous tombez, c’est presque pire, la gravité semble avoir très peu d’effet sur vous, bref, l’animation est une catastrophe !
Quant à la détection des collisions, c’est du n’importe quoi, votre Strider se retrouve quelques fois coincé à l’intérieur des murs ou un projectile ennemi vous passe devant la tronche sans vous blesser… Champagne !
Évidemment, fort de toutes ces prouesses techniques, la jouabilité du jeu s’en ressent légèrement, malgré tout la difficulté reste bien dosé et il n’est pas impossible d’en voir le bout.
En résumé l’adaptation de Strider sur Amiga n’est pas une franche réussite; jouable certes, mais sous-exploitant la machine à de nombreux points de vue, on y reviendra uniquement sous l’effet de la nostalgie.
Pour la petite histoire Assassin, l’excellent titre de Team 17 s’inspire directement de Strider. Évidemment, les mecs de la Team 17 maîtrisaient bien mieux l’Amiga que leurs homologues de chez Tiertex, et le résultat saute aux yeux.
Une réflexion sur “Strider – Amiga OCS – 1989”